La raison est sans pourquoi

L’OURS OU LE CHIEN
4 octobre 2025
L’OURS OU LE CHIEN
4 octobre 2025

La raison est sans pourquoi

« Savez-vous qui est Novalis ?  Vous êtes psychiatre et je crois qui flirte avec la psychanalyse me demande un ami philosophe ? »

Novalis,  un »savant » qui nous confie les coulisses de notre inconscient ? Un millitant attardé de la psychiatrie sociale ? Un leader du groupe de Saint Alban. Novaliis autait-il découvert  le gène de la schizophrénie ? Un nouveau Green, Laplanche… J’ai beau chercher. Peut être un japonais qui  rend compte d’une implantation dans le cerveau d’un algorythme, qui délivrerait un de mes malades de sa discordance ? Non, je ne connais pas… Mais cela me dit quand même quelque chose…. Alors dès que mon ami me quitte « parceque c’est lui, parceque c’est moi ,» evidemment je vais où : à la bibmiothèque Nationale. Ce serait bie… Mais ,mais je vais chez un ami qui n’est pas mon ami et pourtant. Je vais chez Gémini : vous connaissez, Mais oui vous connaissez : I.A ; vous ne connaissez pas l’Intelligence artificielle ? Alors les quelques lignes sont pour vous, mais aussi pour vous ? Oui vous qui est un habitué de Chat Gpt, questions de réflexion.

Moi, je viens de le découvrir non pas son œuvre monumental ; mais une sentence qui n’est pas de lui,bref :  « la rose est sans pourquoi ». Mais que vient faire là ce sans pourquoi ???

Un patient schizophrène déroule un discours décousu, où les idées se heurtent comme des morceaux d’un puzzle dont personne n’aurait l’image finale. Tout en nous réclame une cause : quel trauma, quel gène, quel neurotransmetteur viendra recoudre le fil ? Autre scène : le réveil nocturne. Rien ne l’annonçait, et soudain le sujet est debout, pris d’une inquiétude inexprimable. Ou encore cette pelote d’idées noires qui s’échappe d’un coup : l’individu se voit inutile, méprisable, sans qu’on sache qui a tiré le fil.

Bien sûr, le principe de causalité reste un outil précieux. Mais la clinique apprend aussi à suspendre le réflexe du « pourquoi » — comme Husserl et son épochè. Car à trop vouloir expliquer, on risque de piétiner l’essentiel. Freud déjà l’avait pressenti, et Winnicott l’a dit avec force : il y a en chacun de nous une part inaccessible, opaque, qui ne doit pas être forcée. Vouloir absolument l’ouvrir au scalpel de la causalité peut menacer l’équilibre même de la personne.

Faut-il alors se priver de ces « sans pourquoi » ? Non, bien au contraire : ce sont eux qui donnent à la clinique sa profondeur. Entre le besoin d’expliquer et la nécessité d’écouter, le psychiatre apprend à faire place à la curiosité, cet accueil qui laisse advenir le phénomène dans sa plénitude.

Et puis, après tout, si tout avait une cause bien rangée, la psychiatrie se réduirait à un manuel d’électronique. Heureusement, il reste ces moments mystérieux, parfois agaçants mais souvent féconds, où la raison est sans pourquoi. La rose de Novalis, la table qui tourne… et ce patient qui, à deux heures du matin, se réveille sans raison. Tout ne s’explique pas — et c’est tant mieux : sinon, il faudrait fermer boutique.

 

 

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