DU DESILOTAGE EN PSYCHIATRIE
27 novembre 2025UN TATOUAGE METAPHORIQUE ?
Par Denis Bensoussan
Voici une femme, Madame D, qui souffre de sa dépendance affective avec des hommes, qui certes, l'ont séduite, mais qui installe insidieusement une relation d'emprise qui l’habite même en leur absence, lorsqu'ils sont séparés.
Les deux derniers hommes, qu’elle nomme par leurs prénoms en séance, m'incluant dans la familiarité de son histoire, se prénomment Xavier et Michel. (Prénoms d'emprunt pour l’observation)
Xavier est un homme séducteur, qui l’a séduite en dansant. Une relation en pointillé, absence- présence, en fonction de ses convenances à lui. Elle se défend de céder à ses nouvelles invitations et jure qu'elle n’y succombera plus.
Quand il ne lui donne plus de nouvelles, cela lui convient et lui permet de penser à elle. Avant Xavier, il y a eu Michel, avec lequel la relation a été beaucoup plus longue, et s'est terminée au décès de ce dernier, au terme d'interminables souffrances et soins auxquels elle a contribué en lui apportant aide et assistance, car elle est aide-soignante.
Dans le cas de Michel, force est de constater que l'intimité de leur couple a cédé le pas à l'intimité des soins, avec toute la nécessité de se coltiner, le corps malade, sécrétion, geste d'infirmier, etc.
Le fait est que cette assistance prolongée à personne mourante, a contribué à ce que la présence de cet homme, même après son décès, continue à la hanter, à l’habiter au point de déclencher la haine de cette présence/absence ; elle l'a dans la peau.
Je lui fais part du fait que cette dépendance s'est imprimée dans son corps à la faveur des soins, trop proches, qu'elle lui a prodigués en qualité de conjointe et non d’infirmière, car une infirmière extérieure garde une distance affective et émotionnelle de par sa fonction professionnelle.
Elle métaphorise ce lien, en parlant du tatouage qu'elle porte en souvenir de lui. Alors elle réalise que la marque du tatouage sur son corps, symbolise le dévouement corporel des soins qu'elle lui a prodigués au plus près du corps. Elle Associe alors en expliquant que lorsqu’ elle était enfant, elle allait entre son père et sa mère pour faire le facteur de leurs querelles.
