LE SILENCE DOGMATIQUE DES PSYCHIATRES.

Le silence dogmatique des psychiatres

Le titre de ce billet est un clin d'œil à Kant et à sa révolution copernicienne. Faudra-t-il attendre comme lui 57 ans, pour effectuer une révolution "copernicienne ?" La psychiatrie traditionnelle a toujours considéré l'activité sexuelle non hétérosexuelle, comme des actes pervers et la société fut elle de "gauche", de droite" ou que sais-je ? Une activité socialement répréhensible. La condamnation d'Oscar Wilde m'a indigné depuis longtemps. Et, les sanctions, furent et sont "quelque part en Europe" et ailleurs... Cherchez, c'est aisé... Certains homosexuels et homosexuelles et LG machin-chose sont en prison, voir condamnés dans certains pays, à mort. Le silence des "psy" en France règne ; alors qu'ils affirment leur présence : Ne me dites pas que ce n'est pas vrai ! Il ne s'agit pas des opinions personnelles de tel ou tel médecin psychiatre. Je vous l'accorde.... Et, les "psy" ne sont pas rares à dire, faire part de leur indignation... Je vous en prie, ne mélangez pas tout. Qu'est-ce que cette sexualité non hétérosexuelle qui s’affiche ? c'est une interrogation qui interroge, comment pourrait-on écrire. La société ? Les anthropologues, l'ethnographie comparative ????

Ce n'est pas mon propos. Je me demande...

Quoi ?

Et bien voilà:

Une adolescente "débarque" de ses deux parents. Une mère pleure... Silence. Le Père se tait et semble soucieux et peiné. Et, Marie de dire : "je veux, je me sens un garçon ; il me faut une ordonnance." Bon, nous sommes d'accord, le législateur conseille, le conseil de l'ordre nous rappelle, ce que nous savons. Mais je vous le dis : comment aborder cette demande ? Comment répondre à des demandes comparables d'adultes ? Où sont les articles, les discussions cliniques. Pratiquement inexistantes. Une Revue de Psychiatrie peut-elle oser faire un numéro sur le féminisme ? Sans être menacée de poursuites ? De "harcèlements" ?

Bref ! On ne peut plus parler en praticien, en médecin, en psychiatre : on ne peut plus en parler... On ne peut plus penser. Et, silence il y a... Et, de plomb s'il vous plait, chez ceux qui ont ouvert à la psychiatrie de nouveaux chemins. Cette discrétion à de très très rares exceptions, est de bon ton dans les écoles de psychanalyse :

Par exemple : comment se décline le complexe d'œdipe avec ces différentes configurations sexuelles et les futurs bébés ??? Et, ceux qui viennent nous "dire" la captation de leur liberté : en quoi sont-ils différents d’une hétérosexuelle, franche, élevée bourgeoisement dans un pensionnat ? Freud ne se retournerait pas dans sa tombe, je vous l'assure.... Lui qui assura, il est vrai discrètement, que certaines formes d'homosexualité étaient "normales", le seul problème étant celui de l'enfant... Mais nous y sommes !

L'enfant est possible. Ah oui, c'est une biologie "manipulée" et alors ? Les parents, le père (un petit rappel pour les machistes) c'est celui qui aime et élève l'enfant et pas un "semeur" à tout vent... Une mère peut-elle être un père ?? Et un père une mère ?? Il ne s'agit pas d'une carte d'identité, ou d'une manipulation administrative légale d'un acte de mariage et de naissance.... Ce n'est pas cela dont il s’agit : mais de l'intime, du privé...

Il n'y a pas si longtemps, un psychiatre psychanalyste que je connaissais fort bien, ne put prétendre faire partie d'une Société de Psychanalyse (c'était la mienne !) parce qu’il était homosexuel. Il se refusa à le cacher (par rigueur et parce qu’il possédait l'indispensable pour une psychanalyse personnelle : le goût de la vérité). Il s'abstint car il savait que trop souvent les petits marquis font la loi comme dans beaucoup d'institutions.

Dormons, dormons... Sans rêves ?

Alain KSENSEE.