SI ON AVAIT SU… (Partie 2)

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SI ON AVAIT SU... (Partie 2)


La COVID n’est pas la seule situation qui nous a pris de court, et face à laquelle, nous n’avons pas su ou pas pu anticiper les effets psychiatriques. Il faut dire que nous y avons bien été aidés par les media.

Quand tout le monde avait les yeux fixés sur « MeToo », sur les colères et bouderies de telle ou telle apprentie vedette, quand nous avions toute notre attention attirée par diverses revendications de victimes par héritage, qu’il s’agisse des descendants de la traite des noirs, des héritiers des combattants du FLN, de ceux qui profitent des libertés que nous (les vieux) avons acquises pour les homosexuels, nous n’avons à aucun moment, vu venir la vague dramatique qui pourtant s’annonçait.

Je ne suis pas, directement une victime de la SHOAH, même si j’en ai souffert dans ma vie d’enfant et dans la chair même de ma famille, mais je me considère comme une victime, un peu marginal, d’un antisémitisme ambiant, actuel.

Mais revenons à nos moutons : qui avait vu venir les drames engendrés par toutes ces revendications victimaires, et minoritaires directement chez les enfants et adolescents ? La question du genre est devenue le thème récurrent dans les collèges et lycées. Et de nombreux enfants s’y laissent prendre. Et, ensuite, quelques-uns passent à l’acte, veulent (« on a bien le droit de vouloir ») changer de sexe, bien sûr avec la complicité d’adultes.

Les limites sont tantôt faites pour être franchies de façon provocante ; tantôt elles servent de point de repère ; et parfois enfin elles n’ont aucun sens pour une personne donnée dans une situation donnée.

En tous cas, les dommages physiques, quand on s’en rend compte sont à peu près irréparables. Cependant, les dommages psychiques des enfants qui regrettent par exemple leur passage à l’acte, nous ne savons pas bien comment les aborder. Les psychothérapies de soutien n’y suffisent pas.

Que faire, que penser de ces enfants ou adolescents qui se déguisent en fille ou en mec ? qui changent de prénom ? Qui ont des idylles publiques avec d’autres enfants de leur sexe ? Rien à voir avec l’homosexualité acceptée, désinhibée et parfois même exhibée, par des adultes qui ont souvent souffert et qui ont pu dépasser l’ostracisme qu’ils ont subi.

On connait ces questions depuis pas mal de temps ; Je me souviens des longs débats entre travestis et transvestisme ; je me souviens d’une conférence donnée aux Etats Unis sur la politique de sectorisation (donc de limites) pendant laquelle je fus interrogé : « Comment la psychiatrie française de sectorisation prenait en charge les LGBT » Je n’ai pas trouvé d’autre réponse que mon étonnement… et le fait qu’il ne s’agissait pas de maladies.

Mais nous sommes maintenant confrontés à la souffrance, et au regret de passages à l’acte figés par la société. Cette souffrance d’adolescents face à l’émergence d’une sexualité adulte, face au choix d’une identité sexuelle, nous pensions bien la connaitre. Nous n’en avons pas prévu l’épidémie.

On n’a guère l’habitude d’adapter nos théories et doctrines psychiatriques aux phénomènes sociaux et collectifs.

Alors au travail. Il y a encore des pans entiers de la clinique psychiatrique qui restent à découvrir.


S.D. Kipman

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