VIOL DE M., LE PERVERS POLYMORPHE

VIOL DE M., LE PERVERS POLYMORPHE

Sigmund Freud disait que l'enfant est un pervers polymorphe. Il est traversé par différentes pulsions partielles orales, anales, phalliques, de destruction etc… Il a pu arriver à tout enfant garçon, le plus souvent, de se mettre sous la table où sont installés les convives, pour voir sous les jupes des dames. C'est alors qu'il se fait rudement gronder et ne recommence plus. Passée cette étape de la petite enfance et de la curiosité sexuelle infantile, les pulsions s'organisent autour de la sexualité mature.

Venons-en à l'actualité : un certain Monsieur P qui habite à M. a donné sa femme, qu'il a endormie à l'aide de psychotropes, à des hommes pour la faire violer.

Il y a un procès actuel en cours intitulé dans les médias : « les viols de M. ». Cet homme s'est fait démasquer, en tant que voyeur, grâce à un policier qui l’a surpris en flagrant délit de voyeurisme. Ainsi, il s'est fait pincer en utilisant l'appareil photo de son téléphone portable, branché sur une rallonge, comme le font les touristes qui prennent des photos selfies ou des monuments mais, dans son cas, pour emboîter le pas des femmes en jupes gravissant l’escalier d'un magasin, afin de prendre les photos de leur dessous, en allongeant le bras de son appareil- photo. C'est ainsi qu'un policier ayant remarqué le manège, l’a dénoncé, pour cet acte de voyeurisme. Une enquête s'en est suivie, enquête policière, saisie de ses portables, ordinateur et téléphone, où l'on a découvert le film des viols de sa femme. Si ce policier n'avait pas eu ce flair, l'affaire n’aurait jamais eu lieu…

Peut-être que ce Monsieur P était ce petit garçon au départ, pervers polymorphe, atteint d'une curiosité sexuelle, insatiable, qui, enfant, regardait sous les jupes des femmes, qui ne se serait jamais fait gronder et qui n'aurait jamais pu dépasser ce stade d'expression partielle d'une curiosité sexuelle infantile devenue perverse. Je serais curieux de lire l'expertise psychiatrique ou psychologique pour savoir si ce point de l’enfance a pu être développé, car ce penchant sexuel infantile pervers s’est mis en place dans l'enfance à coup sûr.

Dr. Denis BENSOUSSAN

 - Psychiatre Psychanalyste