LIBERTE, QUAND JE CRIE TON NOM

LIBERTE, Quand je crie ton nom

Je me demande ce que je crie. Et pourtant, liberté est un de ces mots que l’on ne peut que crier, au contraire de DROIT qui ne peut guère que se dire avec componction.

Paul Valéry l’avait bien vu : « Liberté : c’est un de ces détestables mots qui ont plus de valeur (un mot tout aussi détestable dans la façon dont il est « sur et utilisé » aujourd’hui) que de sens ; qui chantent plus qu’ils ne parlent, qui demandent plus qu’ils ne répondent, de ces mots qui ont fait tous les métiers et desquels la mémoire est barbouillée de Théologie, de Métaphysique, de Morale, de politique, mots très bons pour la controverse, la dialectique, l’éloquence ; aussi propres aux analyses illusoires et aux subtilités infinies qu’aux fins de phrases qui déchainent le tonnerre » ( Paul Valéry : regards sur le monde actuel, in fluctuations sur la liberté p. 49. NRF Gallimard – édition 1945. Ecrit en 1938… déjà au bord d’une guerre)

Je ne saurais mieux dire, mais cela me renvoie au problème toujours mal posé de la liberté du psychiatre, à l’intérieur de son cadre légal et éthique… et à celle, toujours supposée mais jamais interrogée du malade, du patient. On ne parle jamais que de ses dernières (?) volontés.

Pourtant, aborder ces DEGRES de liberté toujours relative, permettrait d’utiliser un autre mot, dans le sens que lui donne les mécaniciens : celui de JEU.

Là où il y a du jeu, il y a de la liberté, et surtout (un autre mot sous utilisé, moins que cette notion morbide, de travail : travail inconscient, travail du deuil) du plaisir.

Et dans ces moments difficiles pour tout le monde, mais en particulier pour ce monde du soin et de la maladie, il faudrait bien repartir à la quête, et à l’exploration du plaisir, plutôt qu’à celle du droit.

S.D KIPMAN