PANEM et CIRCENSES
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Le billet de la semaine passée m’a laissé perplexe. Peut-on considérer le football comme un jeux « enfantin » ? Même si c’est un jeu, un jeu pour jouer ? Les Anglais qui sont les inventeurs de ce jeux « enfantin » différencient comme le rappel excellement D.W. Winnicott le « Playing » et le « Game » : Jouer pour jouer et jouer pour gagner. Lorsque trente millions de français sont captivés par la dernière rencontre, lorsque plus de la moitié de la planète admire le but de Lionnel Messi ou le style de Kylian Mbappé : Peut-on évoquer les jeux du cirque de la Rome antique ? Ces derniers sont les héritiers des Jeux de l’antique Grèce. Cette filiation, sa richesse, nous ne serions la négliger ; si l’on veut faire un détour, qui en vaut la peine. Mais laissons cela, car il faudrait bien plus qu’un billet de la semaine, pour déployer la richesse et les différentes significations de ces « jeux » de cirque.
Mais oui, « ces jeux » nous pouvons les évoquer, comme l’auteur du billet de la semaine dernière. Ces jeux de cirque de la Rome antique où il s’agissait avant tout de mise à « mort », d’animaux ; et comme si cela ne suffisait pas de gladiateurs, puis des premiers chrétiens. Sans nul doute, ces jeux servaient à masquer la dure réalité de la société, les corruptions qui sont l’un des cœurs vivant de toutes les sociétés humaines…. Si l’on suit la trame du grand philosophe que fut Marx, cette « dernière finale » de la coupe du Monde, serait la déclinaison laïque de la religion : un opium du « peuple. » Et, Freud ne nous dirait il pas sa métaphysique de la pulsion de mort ?
Oui, nous pouvons encore les évoquer aussi, en termes de manipulation « politique. » Et, bien plus encore quant à son importance. Marshall Mc Luhan avec quelques raisons proposa en 1967, le concept de « village planétaire. » Un concept qui caractériserait notre culture, qui s’informatise, « communique » instantanément. La manipulation serait donc planétaire ? Et pourquoi pas ?
Je ne pourrais pas dire pour ma part que je n’aime pas le foot. Mais pire encore : le foot m’indiffère !
Certes, le "drame" de l'équipe de France durant les premières quatre-vingts minutes ne peut que toucher chaque sportif qui a pratiqué un sport d'équipe.
Cette remarque le soir de réveillon d'un amateur de "foot" ne m'a pas laissé totalement indifférent...
Mais voilà, il y a quelque chose qui ne peut laisser indifférent : la beauté. Quoi la beauté ? Vous plaisantez me direz-vous : ces charges, ces gestes rageurs, ces cris collectifs. Ces Présidents, ces Emirs, ces morts lors de la construction de ces stades : où trouvez-vous de la beauté ? La virilité ? Ah je vois vous êtes « machiste » ?
Certes, ce jeu de ballon est loin du génial D.W Winnicott qui nous a appris comment le « jeux pour jouer » ouvrait chez l’enfant et chez l’adulte, disons (pour faire vite, trop vite), le partage d’un imaginaire.
Certes, il s’agit de gagner et avant tout de gagner, des buts, des sous (et quelle « quantité ! »), Il faut vaincre, abattre l’adversaire. Telle une petite armée, en équipe avec un capitaine !.
Surtout n’essayez pas de vous persuader, que je veux vous convaincre d’une sublimation sous-jacente. Car de vous à moi, la sublimation fut elle comprise par les psychanalystes, reste un concept qui est loin de me satisfaire et tant s’en faut !
Alors la beauté où est-elle ?
Elle est dans le « geste » le corps, le mouvement du corps d’un Kylian Mbappé. Cette maîtrise qui mène le ballon là où il doit aller, un geste : celui où s’allie une légèreté, une fluidité et un savoir, où se révèle une forme de sagesse. « Le grand style » nous dirait Nietzsche. Le geste de de Lionnel Messi n’est pas différent de celui du virtuose et son archet, de la légèreté et de la sobriété du geste d’un grand pianiste. Il s’agit d’un instant, l’instant où se déploie en une forme d’infini, les échos d’une brève harmonie…. Il en va ainsi de l’humour, de la musique, de la littérature, de la peinture, de tous les arts d’un certain rang.
Le « foot » m’indiffère….