COUPABLE OU NON COUPABLE ?

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COUPABLE OU NON COUPABLE ?


La revue Française de Psychiatrie vient de publier, sous la direction de Sophie Baron Laforet, un numéro intitulé « Espace de soin en prison ».

Ce sujet est très important.

Un fantasme court dans la société de toutes les époques sur la dangerosité des malades mentaux. Aussi se protéger est à nouveau devenu un enjeu très puissant dans les années récentes.

Classique, on donne aux psys une part des responsabilités et du boulot. Effet secondaire positif : laisser aux lieux de soins pour personnes à conduite dangereuse des moyens suffisants, en tout cas, plus importants que dans le reste de la psychiatrie, elle, démunie. Pour le reste il est facile de tout mélanger : « On devrait considérer tous les délinquants comme fou » ou « la prison rend malade ». C’est en partie vrai seulement.

C’est comme cela que les psychiatres sont devenus le sparadrap ou la bande Velpeau ou la canne d’un traitement social défaillant. Malheureusement on retrouve cette ambiguïté à tous les niveaux. Trouble d’origine social ou maladie, comme d’une autre façon on discute cerveau ou esprit comme causalité des maladies mentales.

Je n’ai pas l’expérience de mes collègues de tels traitements. M’étant occupé d’adolescents difficiles et très troublés, j’ai souvent été découragé par l’absence de continuités des aides apportées entrainant des maltraitances et des errances répétant les ruptures passées de la vie de ces ados. La solitude, les tickets restaurant et l’hôtel pour toute intervention. Les équipes assumant les hauts et les bas sans rupture connaissent à contrario, elles, des réussites certaines. Ce numéro éclaire et précise le risque de mélange dans lequel les équipes risquent de glisser.

Les lois ont évolué ces quarante dernières années proposant des traitements possibles aux détenus. Un regret, ils sont trop rarement poursuivis en articulation avec les services de psychiatrie ambulatoires alors que cela est souhaitable. Les expériences sont nombreuses, nous vous en proposons quelques témoignages. Les équipes ont acquis une expérience solide et comme souvent en psychiatrie l’intendance ne suit pas toujours ou pas suffisamment. Les peurs dans la société et parmi les politiques, sont des éléments très importants qui obligent les équipes de soins à une vigilance accrue des articulations avec tous les intervenants et ils sont nombreux autour d’une personne.

La dimension politique en fait partie et ouvre des possibles et des obstacles.


Yves MANELA

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