FANTASMES ET REPRESENTATIONS

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LE TRAVAIL, CET INSAISISSABLE OBJET DE REFLEXION
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FANTASMES ET REPRESENTATIONS


La pratique psychiatrique est infiltrée par la mort. Bien sûr, nous ne nous occupons que des vivants, et tentons de rendre plus vivantes encore les parties mortes ou moribondes du psychisme humain. Mais en même temps, la mort dont nous parlons n’a pas d’existence concrète.

D’ailleurs ses symptômes pathognomoniques varient avec le temps. L’absence de mouvement (la perte de connaissance) ne peut que faire penser à la mort. Mais plus scientifiquement, comme on dit abusivement pour ce qui est mesurable, ce fut d’abord l’absence de souffle (de souffle divin, comme dans la Bible), vérifiable au miroir et a toute surface polie. Puis ce fut l‘arrêt des mouvements cardiaques, vérifiable selon l’équipement par le pouls, l ‘auscultation, voire la phlébotomie, ou l’électrocardiogramme. Enfin (on se rapproche…) un encéphalogramme plat, donc l’absence de tout mouvement psychique. C’est là qu’une question se pose.

On a déjà beaucoup écrit sur ou autour de la mort. Comme bien souvent, ce sont les artistes qui en ont le mieux parlé, suivis, de loin, par les scientifiques. Ils ont décrit, en particulier des phénomènes étranges au moment (exquis) du « passage » de la vie à la mort, de l’instant fatal.

Par exemple qu’on revoyait en une fraction de seconde toute sa vie antérieure, sans, bien sûr qu’ils se préoccupassent de la qualité des souvenirs ainsi évoqués. Ils ont imaginé que l’on se trouvait, à un moment, devant un appel ou une aspiration vers quelque chose. C’est d’autant plus joli que personne n’est revenu pour confirmer ou infirmer ces dires. Quelques-uns, ayant vécu des « moments de mort » (?) ont enfourché ces élucubrations.

Or, des chercheurs de Vancouver (Sciences et avenir ; les indispensables. N° spécial 211; octobre-décembre 2022), se sont aperçu que, juste avant que le sang cesse de couler, il se produisait « une importante production d’ondes gamma (P 20) » . Les ondes qui montrent que le cerveau est actif, concentré sur la recherche de souvenirs. Ensuite le cerveau semble s’éteindre, et les neurones décharger leur « énergie électro-chimique ».

J’ai assez pesté contre ceux que j’appelle les cérébristes, pour ne pas être frappé par ces convergences entre l’intuition de certains et les résultats d’autres. On ne m’en voudra pas de n’être pas, ici, plus dogmatique.

Il y aurait donc quelque chose en plus de ce qu’ils appellent la « vague de mort » qui est la simple décharge des neurones.

Encore un exemple dans lequel des approches différentes, parfois divergentes, peuvent une fois de plus relancer la réflexion.

Ce que nous avons, après Brisset, tenté de mettre en forme en prenant « l’unité de la psychiatrie dans la diversité des pratiques ».


S.D. KIPMAN

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