NAÏVETÉ ?

NAÏVETÉ

Pâris, enlève la « belle Hélène ».  Alors ? Eh bien, vous connaissez la suite : La guerre ! La guerre de Troie. Ce fut effroyable, tous les habitants de Troie furent massacrés et la ville brûlée. Et, quand on pense avec Jean Pierre Vernant que la philosophie grecque, provient de la laïcisation de leur mythologie. Faut-il s’étonner des guerres du Pénopolèse ! Les Athéniens divisés et régionalement détestés. Les Spartiates aidés financièrement par les Perses. Cruauté, cruauté…. Destructivité. Les Athéniens et Spartiates deux nations grecques, si proches... si différentes ???

Me voilà songeur… Et, si Freud avait raison ? Vous ne savez pas pourquoi me vient cette troublante réflexion ? Peut-être que je/nous ne voulons pas savoir ! Il y a fort longtemps, Esquirol nous avait montré combien les « passions » et la fureur étaient liées ! Il existe au cœur de la condition humaine précise Freud, de puissantes forces destructives que l’être humain, doit sur le plan individuel « refoulées, élaborées ».

Il y a maintenant fort longtemps un psychanalyste non classique qui connaissait ses classiques, publia un article intitulé : La haine dans le contre transfert. Peut-être ? Je préférerais évoquer « la colère dans le contre transfert ». Pourquoi ? Parce-que la colère garde « l’autre », c’est une façon de s’adresser à un autre. La colère n’élimine pas l’autre semblable. « Préférer » n’est pas raison. Mais laissons cette discussion aux psychanalystes. Et, cherchons nous-autres psychiatres, dans leur expérience et leurs réflexions. La haine veut éradiquer, raser, éliminer.

Freud d’une certaine façon, nous montre combien ce refoulement est problématique. Difficile aussi est sa répression sur le plan collectif. Une répression nécessaire pour que s’organise un groupe, un pays, une nation. Il existe même peut être un sadisme « originaire », « peut-être », je vous l’accorde. En tous les cas une destructivité inhérente à la condition humaine et d’une manière générale au vivant. Laissons cela aux philosophes et aux phénoménologues, qui peuvent aussi nous apprendre, à nous autres psychiatres beaucoup de choses.

Quoiqu’il en soit, dans une étude, Freud désigne une des sources de ces rages destructrices, du sadisme qui vise la mort au nom des petites différences et bien plus, il devient métaphysicien en évoquant une pulsion de mort. La répression de ces forces sur le plan collectif, leur refoulement sur le plan individuel ne vont pas sans renoncement et sans faciliter la souffrance humaine en ses expressions pathologiques. On comprendra, sans pour autant « pardonner », que quelquefois la « bête immonde » règne. Freud nous indique ainsi un danger qui dépasse la psychopathologie humaine individuelle, les « explications » politico-idéologique d’une naïveté qui frise la stupidité ; quand elles ne sont pas que des « manipulations. » La réponse ne se trouve ni dans les médias, ni dans les chancelleries. Albert Camus nous l’a dit : « Non un homme ça s’empêche. Voilà ce que c’est un homme ou sinon… »

Lisez/lisons « Malaise dans la culture ». Cet ouvrage est une des plus grandes études du XXème siècle.

Dr Alain KSENSEE