TRAUMATISME EN HERITAGE

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TRAUMATISME EN HERITAGE

 

La théorie du traumatisme causal a du succès. Elle permet de ne culpabiliser personne, mais d’incriminer des circonstances : plus de haine ou de vengeance, mais une position victimaire. Et la victime, fut-ce au nom de la justice, on ne la venge pas, on la réhabilite, on lui redonne ses chances, on la renforce (la liste est longue : on lui fournit des armes, on lui envoie des convois humanitaires, on en publie des livres) … Bref on en fait des kilos.

Sans toujours bien savoir si cela sert à quelque chose, à la victime elle-même. On est sûr que cela sert au sauveur patenté ou non.

Et puis, c’est bien utile de se concentrer sur les faits. Question : une jambe cassée au ski, ou une jambe cassée en glissant maladroitement sur une plaque de verglas a-t-elle la même valeur victimogène ? A plus forte raison si les assurances s’en mêlent... (on peut, à la rigueur, être victime d’une catastrophe naturelle qui frappe tout le monde… mais qui pourrait réhabiliter tout le monde ; mais victime de sa propre maladresse, ou de son incompétence à skier sur des pistes noires ??….)

Mais tout cela est de l’anecdote : on en oublie l’après coup traumatique, c’est à dire moins les séquelles d’un traumatisme, que la sensibilité que celui-ci ouvre aux traumatismes successifs ; Ce qui fait que si on peut parfois surmonter les effets néfastes d’un traumatisme, un petit traumatisme ultérieur peut avoir des effets ravageurs : un des effets notoires d’un traumatisme est de SENSIBILISER à tout autre traumatisme qui pourrait survenir. Bien autre chose qu’une cicatrice…

On l’oublie, ou on en fait un dogme ? Car nous avons franchi un degré de plus, sans doute culturel plus que génétique. Un traumatisme fragilise, comme une malédiction biblique, des générations et des générations à venir. Que l’on soit fils d’immigrés, fils de déportés, ou fils d’esclaves, et on nous considère comme des victimes en ligne directe du traumatisme incriminé. Et en cherchant bien, nous avons tous reçu un ou des traumatismes en héritage ; nous, les afro-descendants disent des arrières et arrières petits-enfants d’esclaves ; nous, les victimes des pogromes, affirment les mêmes arrières ou arrière-arrières-petits-enfants des ghettos qui n’ont jamais connu autre chose que le confort des classes moyennes occidentales.

Décidément, la notion d’histoire et de patrimoine a la vie dure, dans notre monde occidental.

 

Dr S.D.KIPMAN

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