PSYCHIATRIE HUMANISTE : L’Adamant et Kripton
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11 juin 2024LES SCOPTES
Au cours de l’Histoire, des interventions suppressives ou modificatrices des organes génitaux sont apparues et se sont développées à différentes périodes. Qu’elles soient coutumières, comme l’excision, utilitaires comme la castration des eunuques chez les domestiques des harems ou celle des chanteurs de la chapelle sixtine, ou encore rituelles comme la circoncision — intervention anodine et purement symbolique —, « eugénique » comme la castration des malades mentaux sous le 3° Reich, ces pratiques semblent indiquer qu’une sorte de propension à la castration anatomique de ses semblables existe chez l’homme, prête à resurgir à tout moment.
Dans l’intervalle de ces périodes de pratique humaine, cette propension se cantonne aux animaux d’élevage, veaux, porcs, chapons, chiens et chats… On a vu apparaître en Russie, à la fin du XVIIIème siècle une secte de castrats, mystiques de la pureté, les scoptes.
Malgré des mesures de police, l’incarcération de ses initiateurs ou leur enfermement comme malades mentaux, la secte a continué à se développer tout au long du XIXème siècle ; elle a compté jusqu’à plusieurs milliers d’adeptes ; ce serait la répression communiste qui en serait finalement venue à bout. Ils s’infligeaient des mutilations : petite castration, limitée à l’ablation des testicules ou grande castration incluant le pénis, et chez la femme ablation de la poitrine et des petites lèvres. Le thème central de leur phraséologie était la pureté, être de « blanches colombes », retrouver l’innocence d’Adam et Eve avant le péché.
Il est frappant aujourd’hui de voir que « les dysphories de genre d’apparition rapide » apparaissent essentiellement chez des jeunes filles au début de leur puberté et que leur discours implique essentiellement une demande d’être débarrassées de leur sexe féminin, ce qu’elles formulent par une demande d’assignation au sexe masculin. L’horreur des règles, de ce qui est imaginé des rapports sexuels, anticipés comme dégoûtants, incite à l’évitement de leur survenue ; un idéal de « pureté » tient une grande place dans l’angoisse de sexuation pubertaire, comme dans l’anorexie mentale, le rationalisme alimentaire ou encore les vocations religieuses.
L’importance des phénomènes de groupe, une phraséologie collective propagée par internet, donne à ces « conversions » à la transidentité, une allure idéologique quasi religieuse, voire mystique. Ce credo est exprimé de façon lyrique par Serge Hefez :
« des jeunes de plus en plus nombreux qui remettent en question les frontières balisées du genre et de la sexualité : de genre neutre ou fluide, transgenres, bisexuels ou pansexuels, ils refusent les étiquettes, les fixations identitaires, pour réclamer le droit à s’inventer eux-mêmes totalement, à faire exploser les frontières entre hétérosexualité ou homosexualité, entre masculin ou féminin, entre fille ou garçon ».
Au nom de la liberté, de l’autodétermination de soi-même, on voit se développer en fait un phénomène sectaire analogue à celui des scoptes, une religion apparemment sans gourou mais avec pour prêtres sacrificateurs les médecins et chirurgiens transaffirmatifs qui vont sauver ces sujets grâce aux sacrements hormonaux lesquels vont les purifier de la sexualité. Le résultat le plus clair en effet des mesures médicochirurgicales de transaffirmation est en effet la considérable réduction de la sexualité.
Pendant la suspension de la puberté, la sécrétion des hormones sexuelles ne se développe pas, privant les adolescents de la plus grande part de leurs désirs sexuels, et donc du développement de leurs premières expérimentations sexuelles. Après la prescription d’hormones croisées, les capacités à l’orgasme seront devenues très incertaines.
Et que dire des résultats pitoyables des entreprises de modifications sexuelles chirurgicales ? Une certaine pureté aura-t-elle été atteinte ? Les castrats de l’autodétermination du sexe, fabriqués de toute pièce par les traitements transaffirmatifs, sont-ils les scoptes d’aujourd’hui ?