EN TRAVERSANT LE CIMETIERE DE MONTPARNASSE

EN TRAVERSANT LE CIMETIERE DE MONTPARNASSE

En traversant le cimetière du Montparnasse (je le traverse souvent ne serait-ce que pour aller voir mon dentiste...) je vois une camionnette signée "urgences décès".

Et me voilà bien perplexe : en quoi un décès serait-il une urgence ? Et une urgence pour qui ? Je ne crois pas que le mort ait un quelconque sentiment d'urgence ? Et pour les autres.... Une fois que c'est fait, c'est fait. Au pire, il ne faut pas laisser traîner le cadavre trop longtemps.

Mais, et pour les psychiatres qu'est-ce donc qu'une urgence ? Le type qui est sur la corniche d'un immeuble et qui menace de se jeter dans le vide ? Sans doute. Mais il ne s'agit alors que d'un souci de PREVENTION d'urgence d'un geste... qu'on aurait pu, sans doute, prévenir autrement et plus tôt, plus en amont.

D'où se posent deux problèmes majeurs et somme toute, peu étudiés : celui de la prévention en psychiatrie, que d'aucuns appelaient autrefois hygiène mentale, et qui serait de nos jours, "soucis de santé mentale" avec tous les risques de dérive que cela comporte. Un ancien numéro de la revue "psychiatrie française' sur le sujet n'a pas eu l'impact espéré sur nos réflexions.

Et nos moyens thérapeutiques peuvent-ils répondre au sentiment d'urgence d'intervention que comporterait telle ou telle situation, aux yeux de soignants pleins de bonne volonté ?

Le temps en psychiatrie, n'est pas le temps de tout le monde (comme celui des urgentistes et des réanimateurs n'est pas celui de tout le monde), et là encore nous manquons de réflexion sur le sujet (à moins bien sûr qu'il ne s'agisse que de méconnaissance de ma part).

A la réflexion, pour les psychiatres, il s'agirait sans doute moins d'URGENCE que de DISPONIBILITE, à tout moment. N'était-ce pas, en filigrane, dans la conception de la sectorisation psychiatrique ?

SDK